La Région des Hauts-de-France

Les Hauts-de-France sont une région administrative du Nord de la France, créée par la réforme territoriale de 2014.

Résultat de la fusion du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie (elles-mêmes créées en 1972), elle s’est débord provisoirement appelée Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Elle s’étend sur 31.806 km² et compte cinq départements : l’Aisne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais et la Somme. Elle est présidée par Xavier Bertrand depuis le 4 janvier 2016, et son chef-lieu est Lille.

Situation

La région est limitrophe de l’Île-de-France située au sud, de la Normandie à l’ouest et du Grand-Est à l’est. De plus, elle est frontalière de la Belgique sur tout sa partie nord-est, et est bordée par la Manche et la mer du Nord, à l’ouest et au nord.

Avec 6.009.976 habitants au 1er janvier 2015, et une densité de population de 189 hab/km², elle représente la 3e région la plus peuplée de France et la 2e la plus densément peuplée de France métropolitaine après l’Île-de-France.

La région est située dans le nord du territoire de la France : la commune de Bray-Dunes en est le point le plus septentrional, tous territoires confondus. Étendue entre les 49e et 51e parallèles nord, la région s’étend sur 31 806 km² de superficie, soit 5,8 % du territoire français. Comme le reste de la France métropolitaine, elle se situe sur le fuseau horaire de l’heure normale d’Europe centrale et lors du passage à l’heure d’été, elle se situe sur le fuseau horaire de l’heure d’été d’Europe centrale.

Elle est bordée au nord par la mer du Nord sur 45 kilomètres et à l’ouest par la Manche sur plus de 120 kilomètres. De l’autre côté se situe le Kent au Royaume-Uni à 35 kilomètres. Du côté terrestre, la région est frontalière de la Belgique au nord-est, de Bray-Dunes à Watigny, sur plus de 350 kilomètres. Elle est également limitrophe de la Normandie, à l’ouest, de l’Île-de-France, au sud, et du Grand Est, à l’est.

Reliefs

Le relief est assez faible : l’altitude moyenne est d’environ 98 mètres, ce qui place la région au 11e rang parmi les 13 de France métropolitaine. Celui-ci est néanmoins assez contrasté, partagé entre les très bas reliefs de la plaine de Flandre, les collines et bas plateaux de l’Artois et de la Picardie mais aussi les paysages vallonnés du Boulonnais, de l’Avesnois et de la Thiérache. L’altitude maximale est de 295 mètres, atteinte à Watigny dans l’Aisne, non loin du plateau ardennais.

Géologie

La région occupe essentiellement des portions de vastes bassins sédimentaires : une partie du bassin parisien notamment, et une partie du bassin de Flandre. Il n’y a pas de séparation entre les deux en surface, ces deux bassins sont en continuité pour une partie des séries géologiques qui les composent. La limite conventionnelle en surface est constituée par les collines de l’Artois et le seuil de Bapaume.

Le sous-sol de la région est dominé par des formations du Crétacé. Le Crétacé supérieur, qui couvre de loin la plus large superficie, est marqué par une roche calcaireparticulière : la craie. Elle est cependant souvent dissimulée sous une couche de limon (lœss), déposée au Quaternaire, qui favorise la richesse de l’agriculture. La craie fut autrefois utilisée comme pierre à bâtir et pierre à chaux dans une grande partie de la région, de nombreuses carrières souterraines en témoignent. Ces formations s’ouvrent à l’ouest sur les formations du Crétacé inférieur et du Jurassique sous-jacentes (et ponctuellement du Paléozoïque) dans les boutonnières du Boulonnais et du pays de Bray, où des substrats plus variés affleurent, dont des argiles de qualité qui ont alimenté une production de céramique dans ces deux contrées. Le Jurassique émerge aussi en Thiérache, mais il s’agit cette fois de l’extrémité nord de l’auréole jurassique du Bassin parisien qui pointe dans la région. Il y a deux domaines importants couverts par des sédiments du Tertiaire : la plaine de Flandre dans le nord-est de la région où l’on trouve principalement des argiles et des sables (qui ont servi à produire les briques qui caractérisent fortement l’architecture de cette partie de la région), et dans le sud (ancienne Île-de-France) où les substrats sont variés selon les couches qui affleurent: argiles, sables, grès, et les calcaires du Lutétien. Les calcaires lutétiens sont exploités à grande échelle depuis des siècles pour la production de pierre de taille, c’est la principale pierre à bâtir historiquement utilisée dans le sud de la région et à Paris (dont la pierre de Saint-Leu de la vallée de l’Oise), puis dans le reste de la région où elle fut exportée à partir du xixe siècle jusqu’à Lille pour remplacer la craie dans les constructions. Le Tertiaire forme aussi des buttes témoins souvent sableuses (avec parfois du grès dur, ayant servi à produire des pavés et utilisé dans l’architecture ancienne pour les fondations et les soubassements), dispersées sur les terrains du Crétacé.

Le Paléozoïque, situé sous les terrains plus récents, a été massivement exploité en profondeur pour sa houille dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (autour de Lens et Douai) entre la fin du xviie et la fin du xxe siècle.

L’Avesnois ainsi qu’une petite portion de la Thiérache attenante forment un territoire géologiquement différencié du reste de la région. Des roches du Paléozoïque plus ou moins déformées y affleurent: grès, schistes, calcaires durs (la pierre bleue, utilisée dans l’architecture locale), etc. On n’est plus ici dans les bassins sédimentaires proprement dits mais dans les contreforts de l’Ardenne.

Climat

Le climat de la région Hauts-de-France est un climat de type océanique. D’un bout à l’autre de la région, ce climat présente des nuances dans le déroulement des saisons et dans ses variétés locales où se combinent altitudes, plaines et vallées, versants abrités ou exposés, proximité ou éloignement du littoral, etc.

Sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord, le caractère océanique est très marqué. Les amplitudes thermiques sont faibles, ce qui donne des hivers relativement doux et peu enneigés et des étés frais. Le temps est variable à cause des vents, très fréquents et parfois violents, qui influencent le climat en fonction de leur direction.

En s’éloignant des côtes, le climat garde les mêmes caractéristiques que celui des côtes, tout en se rapprochant progressivement du climat continental, avec moins de vent, des écarts de température plus marqués et des jours de gelée et de neige plus nombreux.

La région fait la jonction entre l’Île-de-France et la Belgique via un réseau routier et ferré important, mais aussi avec l’Angleterre via le tunnel sous la Manche et de grands ports maritimes tels que celui de Calais.

Axes de communication et transports

La région est traversée par 3 axes autoroutiersmajeurs : l’A1 relie Lille à Paris, desservant Arras et le bassin minier, mais ne passant pas à proximité des principales villes picardes. L’A16débute à la frontière belge et rejoint la région parisienne en desservant DunkerqueCalaisBoulogne-sur-MerAbbevilleAmiens et Beauvais. Enfin, l’A26 réalise la liaison entre Calais et Troyes via Arras, Saint-Quentin et Laon.

D’autres autoroutes relient entre elles des agglomérations de la région ou à proximité : l’A2 se sépare de l’A1 au nord de Péronne pour rejoindre Bruxelles en desservant Cambrai et Valenciennes, l’A21 traverse le bassin minier, l’A28 lie Abbeville à Rouen en suivant la côte, et l’A29 met en communication Reims et Le Havre en passant par Amiens et Saint-Quentin. Enfin, outre l’A1, quatre autoroutes rejoignent Lille : l’A22, l’A23A25 et A27. Elles permettent respectivement d’aller à Courtrai (via Tourcoing), Valenciennes, Dunkerque et Tournai.

Le réseau ferré est bien développé. La ligne grande vitesse Nord relie Paris à Lille (via la gare TGV Haute-Picardie) et permet de rejoindre Londres (via la gare de Calais) et Bruxelles. Le TERGV, créé dans la région en 2000, lie certaines villes de la région en utilisant les lignes et les véhicules prévues pour les TGV. Les habitants disposent également de deux lignes Intercités (Paris-Amiens-Boulogne et Paris-Creil-Compiègne-St Quentin-Cambrai) et de nombreuses lignes TER.

La région abrite plusieurs aéroports dont les principaux sont ceux de Beauvais-Tillé et de Lille-Lesquin.

Démographie

La région compte 6 006 156 habitants (addition des populations municipales au ). La population est essentiellement concentrée dans le Nord-Est de la région : dans la métropole lilloise et l’ancien bassin minier.

Avec un habitant sur trois de moins de 25 ans, les Hauts-de-France constituent avec l’Île-de-France la région la plus jeune de France métropolitaine.

Selon l’Insee en 2017, si les tendances se poursuivent, la population de la région pourrait atteindre 6,2 millions d’habitants en 2050. Le nombre de naissances restera supérieur à celui des décès mais le solde migratoire fera que la région perdra une bonne partie des personnes qui y sont nées, la faisant passer de la troisième région la plus peuplée en 2015 (derrière l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes) à une probable cinquième place (derrière ces mêmes régions, l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine). Le solde migratoire attendu serait négatif d’environ 10 000 personnes/an, tendance qui pourrait perdurer plusieurs décennies, en particulier dans le département de l’Aisne (sauf si le contexte économique changeait). Le vieillissement progressera : « En 2050, les plus de 65 ans seront 1,6 million alors qu’ils sont moins d’un million actuellement. Et le nombre de centenaires va passer de 1 800 à 12 000 ». Une dynamique migratoire favorable est attendue dans la Somme, mais expliquée par l’immigration de jeunes retraités dans ce département.

Politique et administration

Avant la fusion, les deux anciennes régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie ont connu des évolutions politiques divergentes. La région Nord-Pas-de-Calais est historiquement acquise au Parti Socialiste, qui a dirigé la région depuis 1972, à l’exception d’une brève parenthèse écologiste, de 1992 à 1998, et qui y réalise des très bons scores à chaque élection. La Picardie, elle n’est pas acquise à un parti comme le montre l’évolution de son conseil régional dirigé par le centre de 1974 à 1978 (CNIP et UDF), la gauche de 1978 à 1979 (PSD), la droite de 1979 à 1980 (DVD), le parti communiste de 1980 à 1981, le parti socialiste de 1981 à 1985, le centre de 1985 à 2004 (UDF) puis de nouveau le Parti Socialiste jusqu’à la fusion.

Les dernières élections de 2014 et de 2015 bouleversent le paysage politique locale. La gauche perd quatre des cinq conseils départementaux et doit se retirer de l’élection régionale pour faire barrage au front national. Pour la première fois, la gauche, qui a longtemps dirigé les deux anciennes régions, en est absente. Le front national augmente quant à lui fortement son nombre d’élus locaux et remporte la ville d’Hénin-Beaumont en 2014 faisant des Hauts-de-France l’un de ses bastions électoraux.

Emploi

Avec un taux de chômage de 12,8 %, les Hauts-de-France sont la région la plus touchée de France métropolitaine.

Tourisme

Le tourisme représente 4,3 % du PIB régional. 70 000 emplois y sont consacrés. Les touristes étrangers viennent principalement de Belgique. Les nuitées étrangères sont représentées principalement par les britanniques (en particulier sur la Côte d’Opale et les environs d’Arras).

Agriculture

Les Hauts-de-France sont la première région de France pour les productions végétales. La région produit 10 % du lait français et 10 % du champagne français. Chaque jour, les agriculteurs des Hauts-de-France assurent la moitié de la production nationale de sucre avec leurs betteraves et cultivent près de 75 % des pommes de terre françaises. La région assure également la production de la quasi-totalité des endives et choux de Bruxelles français.

Depuis le 1er janvier, la région soutient le développement du bioéthanol et la filière agricole par l’installation du boitier bioéthanol pour ses habitants. Ce bioéthanol est fabriqué en France à partir de betteraves.

Monuments et sites historiques

La région compte plusieurs sites et ensembles de sites faisant partie du patrimoine mondial de l’Unesco :

Les monuments gothiques

Le territoire de la région a été l’un des lieux où l’architecture gothique parvint à son apogée, aux xiie et xiiie siècles, notamment dans le sud de la région (qui faisait partie du domaine royal). Ce style a ensuite rayonné dans toute l’Europe. Plusieurs grandes cathédrales sont des témoins prestigieux de cette aventure architecturale. Le gothique primitif est illustré, par les cathédrales de Noyon, de Laon et de Senlis, tandis que les principales cathédrales gothiques du nord de la région, celles d’Arras, de Cambrai et de Thérouanne, qui appartenaient également en grande partie au gothique primitif, ont aujourd’hui disparu. Le gothique classique et le gothique rayonnant, c’est-à-dire l’apogée de l’architecture gothique, sont marqués dans la région par une course à la légèreté architecturale et au gigantisme, bien représentée chronologiquement par les cathédrales de Soissons, d’Amiens et de Beauvais. La Picardie maritime fut un des lieux où s’épanouit le gothique flamboyant avec l’église Saint-Vulfran d’Abbeville, la Chapelle du Saint-Esprit de Rue et l’abbatiale de Saint-Riquier. La Basilique Saint-Quentin de Saint-Quentin quant à elle, réunit tous les styles du roman au baroque. Il faut aussi évoquer l’existence de nombreuses abbayes, collégiales et églises paroissiales plus modestes qui illustrent cette architecture dans toute la région.

Les citadelles et villes fortifiées

La région Hauts-de-France réunit un nombre important de citadelles ou de villes fortifiées construites au Moyen Âge et transformées à l’époque moderne (notamment par Vauban), parmi lesquelles :

Les châteaux

Le sud de la région conserve quelques châteaux remarquables du Moyen Âge comme les châteaux de Coucy, de Septmonts, de Fère-en-Tardenois et de La Ferté-Milon. Le château de Pierrefonds a, quant à lui, été entièrement restauré sous le Second Empire par Viollet-le-Duc. D’autres châteaux ont connu un développement important à l’époque moderne comme le château de Compiègne, reconstruit en style classique pour Louis XV, et qui fut une demeure impériale. Celui-ci abrite un vaste jardin à l’anglaise et deux musées nationaux : le musée du Second-Empire et celui de la voiture et du tourisme. Le château de Chantilly est le siège du musée Condé, qui conserve un riche patrimoine, et dispose d’un jardin conçu par Le Nôtre et de remarquables écuries du xviiie siècle, qui abritent le musée du Cheval. Le château de Blérancourt abrite un musée franco-américain.

Dans la Somme, le château de Rambures du xve siècle, est bien conservé. Dans le Pas-de-Calais, on peut mentionner le château d’Hardelot, de style néo-tudor et dédié aujourd’hui aux relations franco-britanniques, le château de Boulogne-sur-Mer, qui abrite un musée d’archéologie antique et d’ethnographie, et le château médiéval d’Olhain.

RÉGION DES

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